5 Décembre, 2020 Galerie Azur

Formée en peinture (cours du jour) et en sculpture (cours du soir) à l’Académie des Beaux-Arts de Liège, Cynthia Evers reprenait les pinceaux en 2011 pour donner à son travail un tour à la fois intimiste et profondément engagé dans des thématiques féministes (ou à tout le moins féminines) ; celles-ci n’ont fait que s’affirmer […]

Formée en peinture (cours du jour) et en sculpture (cours du soir) à l’Académie des Beaux-Arts de Liège, Cynthia Evers reprenait les pinceaux en 2011 pour donner à son travail un tour à la fois intimiste et profondément engagé dans des thématiques féministes (ou à tout le moins féminines) ; celles-ci n’ont fait que s’affirmer depuis lors, sans donner pour autant à son travail un aspect rhétorique.

La sensibilité prime en effet avant toute chose dans le travail de Cynthia Evers : sensibilité au cadre (très photographique voire cinématographique) et à la lumière, sensibilité à l’autre et à soi, souci de travail fini aussi bien que de la position et de la sensation du regardeur. Décadrages, allusions, poses de dos ou de trois quarts : beaucoup de choses dans les choix de Cynthia — qui pratique presque exclusivement l’acrylique sur toile — disent la pudeur et la retenue, mais signalent tout à la fois une immense attention au détail, un goût certain pour la minutie, une attirance pour le large format.

À maints égards, le jeu en apparence contradictoire du propos et des formes, ou même des proportions, traduit ce mélange chez elle de célébration contenue et d’exaltation, ce besoin de s’émerveiller et ce besoin de (se) préserver.

Sa prédilection pour les pieds et les mains est une façon de ne pas « sexuer » les attributs du contact, l’expression de la tendresse : « En jouant sur une ambiguïté mains féminines/mains masculines, j’ouvre la porte à l’égalité des sexes, au droit de chacun de faire ce qui lui plaît, que l’activité soit à la base jugée féminine ou masculine. Dans mes ‘Transparences’, je me sers de mes mains, mais étrangement les tableaux inspirent des moments masculins. Je réalise que peu de spectateurs sont prêts à hésiter, à imputer l’instant décrit à un homme ou à une femme sans a priori. Pourtant la solitude décrite se veut asexuée… ».